Chargement...

Blog

 [Interview] Mipise Payment Services : la genèse et les ambitions d’un spécialiste du paiement embarqué racontées par son Président

[Interview] Mipise Payment Services : la genèse et les ambitions d’un spécialiste du paiement embarqué racontées par son Président

Avec plus de 25 ans d’expérience dans le secteur des paiements, Sébastien Bik, président de Mipise Payment Services (MPS), nous ouvre les portes de cette jeune filiale du groupe Mipise.

Dans cet entretien, Sébastien revient sur la naissance du projet, les grandes étapes qui ont conduit à l’obtention de l’agrément d’établissement de paiement auprès de l’ ACPR, et partage sa vision pour l’avenir d’un acteur qui entend bien s’imposer comme une référence du paiement embarqué au service des fintechs, des plateformes d’investissement et au-delà.


Bonjour Sébastien, peux-tu nous dire comment est née l’idée de positionner Mipise sur le marché du paiement ?

Nous avons créé avec Michel Ivanovsky Mipise en 2013.


Nous avons dès le début de notre réflexion hésiter entre créer soit une plateforme de crowdfunding , soit un établissement de paiement, soit une solution logicielle en marque blanche de gestion embarquant front et back-office.


Nous avions donc bien dès la création de MIPISE, la vision de doter le secteur du crowdfunding d’un établissement de paiement spécialisé (c’était encore l’époque de la réglementation DSP1). Cependant, la profondeur de marché ne nous apparaissait pas suffisante. 10 ans plus tard avec un accroissement significatif des volumes, nous avons décidé de passer à l’acte.t


Bien entendu, nous aurions pu le faire avant mais nous voulions également maîtriser au mieux la problématique du front client, l’intégration du paiement dans les parcours métier, acquérir la connaissance et la maîtrise d’un parcours sans couture de l’inscription à la gestion des paiements.


Puis entre 2020 et 2022, le marché du crowdfunding a connu un boom en volume mais aussi en nombre de transactions sur les plateformes. Les coûts des services de paiement sous-traités à nos établissements de paiement partenaires ont crû plus rapidement que notre chiffre d’affaire. De même, ces partenaires n’étaient pas à même de nous accompagner sur certains prospects hors de France (Suisse, Belgique, Suède) ce qui a créé de la frustration, tant pour nous que nos prospects européens.


Ce double constat nous a donc décidé à relancer notre projet initial avec la création d’un établissement de paiement nous permettant d’internaliser une partie de nos coûts externalisés et de nous donner la possibilité d’accompagner nos clients existant ou de futurs prospects dans leur développement européen.


Concrètement, quelles ont été les principales étapes de l’obtention de l’agrément d’établissement de paiement ?

Il est important de noter en préambule que notre parcours ne reflète pas un parcours standard car nous nous sommes d’emblée positionnés sur un secteur et un métier que l’on maîtrise.


Malgré cela, le montage de ce dossier a tout de même mobilisé plus de deux personnes à temps plein pendant toute la durée du processus de constitution et d’obtention ainsi que des prestataires externes dans les domaines juridique et de la conformité.


Pour revenir à ta question et sur les principales étapes, nous avons pris la décision de lancer le projet en octobre 2022. Nous avons ensuite déposé le dossier auprès de l’ACPR en juin 2023. A partir de là, le délai d’instruction a démarré. Les réels premiers échanges de fond ont débuté à partir de septembre 2023. Pendant la phase d’instruction de notre dossier nous avons eu un changement d’analyste en charge de notre dossier début 2024, ce qui a généré de nouveaux jeux de questions, observations / réponses..


Même si le délai d’instruction peut sembler long, nous avons toujours été soutenus dans nos démarches et demandes par l’ensemble de nos prestataires de services essentielles externalisés et nos fournisseurs sur l’ensemble de ce cycle.


Quoiqu’il en soit en juin 2024, nous avons obtenu l’agrément sous conditions suspensives, validé définitivement en décembre 2024.


Pendant tout ce processus d’agrément, nous avons également dû réfléchir au développement de la solution technique. Nous avons donc fait le tour des offres du marché et finalement fait le choix de développer notre solution en interne. Même si à la première lecture une intégration à une solution tiers peut paraître plus rapide, elle coûte en temps d’intégration interne généralement aussi cher qu’un développement d’une solution propriétaire répondant au besoin d’un secteur.


De plus, nos développeurs connaissaient déjà les logiques métiers à embarquer et les parcours clients dans lesquelles intégrer le paiement.


Par ailleurs, maîtriser notre système d’information et avoir notre équipe IT permet de faire évoluer le logiciel de manière plus agile et de répondre précisément aux attentes de nos clients et à leurs enjeux business. D’ailleurs la mise en œuvre des exigences liées à la réglementation DSP2 (processus d’authentification forte pour un certain nombre d’opérations sensibles par exemple) a été intégrée plus facilement dans les logiques de parcours de création et de souscription de nos clients par exemple.


Près de 3 ans après la genèse du projet et 9 mois après l’obtention de l’agrément, où en est Mipise Payment Services ?

La majorité de nos clients utilisant le logiciel Mipise avec paiement intégré utilisent désormais les services de paiements de Mipise Payment Services. Nous commençons donc à récolter les fruits de ces trois années de travail.


De plus, de nouveaux clients non utilisateur du logiciel Mipise sont en cours d’intégration des solutions de paiement de Mipise Payment Services en mode API, et ce sur différents secteurs:


  • • le crowdfunding toujours
  • • le financement (courtiers mettant en relation banques et marchand)
  • • réservation hôtelière

Quelles sont vos ambitions ?

Nous souhaitons équiper nos clients de nos marchés historiques (Private Equity, immobilier et crowdfunding) avec les solutions de paiement de Mipise Payment Services : automatisation des paiements liés à la collecte (souscriptions, paiement des commissions distributeur), aux échéanciers (remboursements, dividendes). Sur le crowdfunding, le paiement est un must-have, sur le Private Equity et l’immobilier, nous savons qu’il y a un temps plus long, d’acceptation du marché.


Nous avons par ailleurs pour ambition l’ouverture à d’autres segments, avec toujours, comme pour le crowdfunding, des paiements verticalisés par métier. Car nous sommes convaincus que le paiement ne se traite bien que dans une logique métier donnée et donc avec une connaissance de l’activité de nos clients. Ceci est vrai tant pour l’intégration des services de paiements que pour la gestion de la Compliance. Nous devons donc penser “architecture de paiement et Compliance dans une logique de métier de nos clients”. Ces verticaux sont notamment les Fintech (domaine du financement notamment) et le secteur associatif qui ont des problématiques bien spécifiques à adresser.


Sur le secteur de la Fintech, la principale problématique des acteurs est de pouvoir bénéficier de solutions “couteau suisse”, sur-mesure, puisque ces acteurs sont par définition tournés vers l’innovation et ont donc besoin d’expertise pour penser les bons schémas adaptés, conformes à la réglementation mais également totalement fluide dans les parcours avec des coûts attractifs pour des sociétés de taille souvent encore modestes.


Concernant les associations, nous bénéficions d’un savoir-faire historique au travers de la gestion de nos plateformes de crowdfunding via lesquelles nous avons opéré plusieurs centaines de projets. L’idée est donc de capitaliser sur notre agrément d’établissement de paiement pour développer d’autres moyens de paiement sur ce secteur : l’émission de carte bancaire, la mise à disposition de terminaux de paiement.


Lien vers le site MPS: https://www.mipisepaymentservices.com/fr